Nature en ville : faites circuler la biodiversité!

nature sauvage oullins

Nos villes entament depuis peu un lent processus de réconciliation avec la nature : alors qu’un déclin sans précédent de la biodiversité est constaté (2 430 espèces menacées d’extinction en France selon l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature), la prise de conscience grandit sur l’importance de préserver les espèces végétales et animales dans les zones naturelles, agricoles et mais aussi urbaines.

Oullins bénéficie de plusieurs espaces verts, mais on peut regretter leur diminution au profit de l’urbanisation, pensée sans végétation : les arbres fixent d’importantes quantités de polluants atmosphériques et de CO2, abaissent la température lors des canicules, favorisent l’infiltration des eaux et la biodiversité en ville.

Des conséquences sur la population

Cygnes Oullins

De nombreuses études ont montré les bienfaits de la nature sur la santé mentale, ce que nous avons tous ressenti pendant cette année de confinement ! 7 Français sur 10 choisissent aujourd’hui leur lieu de vie selon la proximité d’espaces verts.

Cette cohabitation avec la nature, bénéfique pour la ville et l’homme, est aussi simplement une question de respect des êtres vivants : en plus de la « biodiversité commune » (mésanges, mulots, couleuvres…), Oullins abrite des trésors : le papillon azuré commun, dont la larve est nourrie par les fourmis ; la salamandre tachetée, dont les membres repoussent ; l’abeille charpentière, aux magnifiques ailes violettes… Mais certaines espèces sont malheureusement menacées, comme les martins-pêcheurs et les hirondelles.

Plusieurs initiatives sont à saluer :

 L’arrêt anticipé des pesticides par les services municipaux dès 2014,

La restauration du lit naturel de l’Yzeron par le SAGYRC, autrefois bétonné, qui permet un meilleur écoulement des eaux et limite le risque d’inondations, mais aussi la valorisation du paysage, une promenade agréable, et la multiplication par 4 du nombre de poissons! 

Plusieurs jardins partagés associatifs et municipaux, qui amènent des insectes pollinisateurs, tout en favorisant la consommation des produits du potager, des moments de convivialité et de partage,

Dans les parcs, les fossés et bas-côtés : la présence de zones de non-piétinement, de coins de nature sauvage ; la réalisation de fauches tardives et de tontes hautes pour préserver la faune qui y vit.

Malgré tout, de nombreuses actions doivent encore être menées :

Sensibiliser la population : visites pédagogiques, inventaires faune/flore… pour recréer du lien avec la nature, alerter sur les problématiques environnementales, grâce à plusieurs associations qui peuvent accompagner les collectivités (Des Espèces Parmi’Lyon, Groupe Mycologique et Naturaliste d’Oullins, Arthropologia…),

Végétaliser notre ville en ayant l’audace, comme pour l’Yzeron, d’enlever le béton des cours d’écoles, de parcelles de trottoirs, du cimetière… pour y planter des essences locales et adaptées au changement climatique,

Végétaliser également nos murs et nos toits,

Créer davantage de jardins partagés, qui peuvent être subventionnés,

Intégrer davantage d’espaces verts dans les projets d’urbanisme, comme à La Saulaie,

Respecter le choix initial des Oullinois, qui ont choisi en 2019 une place Anatole France végétalisée,

Cette densification de la végétation urbaine, associée à l’Yzeron, permettrait aux espèces animales et végétales de circuler entre les espaces naturels, reliés par des corridors écologiques («trame verte et bleue»), afin d’accomplir leur cycle de vie.

La préservation du vivant est non seulement une nécessité pour adapter la ville au changement climatique, mais également une réponse à une demande de la population, et à l’urgence d’enrayer l’érosion de la biodiversité.