L’écologie à Oullins : un simple traitement de façade ?
Un constat s’impose : ce 1er trimestre 2022 est marqué par une convergence des crises internationales d’une ampleur sans précédent, qui appelle chacune à repenser nos modes de vie afin de faire face à ces situations qui risquent de perdurer :
– Crise sanitaire du COVID : 2 ans déjà après le 1er confinement. Si les mesures sanitaires semblent porter leurs fruits, il nous faut rester vigilants et prêts à réadapter nos activités pour limiter la propagation du virus qui n’a pas disparu pour autant.
– Crise ukrainienne : la sidération de l’attaque russe a vite laissé place aux atrocités de la guerre, ses bombardements, ses exilé.e.s et la menace d’un conflit nucléaire qu’on croyait reléguée au siècle dernier. Cette crise a néanmoins fait réapparaitre une capacité d’action européenne impossible jusque-là : accueil rapide de migrants, politique énergétique volontariste, sanctions bancaires.
– Crise climatique : le 6e rapport du GIEC paru fin février nous alerte une fois de plus sur les conséquences dramatiques du changement climatique : certitude d’atteindre +1,5°C dès 2030 ; la moitié de la population mondiale en situation de très grande vulnérabilité (maladies, sécheresse, inondations, famine…) ; 150 millions de réfugiés climatiques supplémentaires en 2050.
Mais ces crises n’ont pas eu le même écho politique et médiatique. Le dernier rapport du GIEC est passé quasi-inaperçu malgré les mots d’Antonio Guterres, Secrétaire Général de l’ONU, « perdre du temps c’est périr ».
En France, comme dans le film Don’t Look Up, les experts du GIEC interpellent en vain nos décideurs sur le fait que « notre pays n’est pas prêt » et la nécessité de « changer nos politiques pour intégrer l’adaptation au changement climatique dans [..]chaque territoire, chaque acteur public et privé ».
A l’échelle d’Oullins, là aussi nous restons consternés devant l’absence de réelle prise en compte, voire de déni, de cette crise climatique par la majorité. Citons deux exemples récents :
– Les arguments avancés pour justifier l’avis défavorable sur le projet d’extension de la Zone à Faible Emission semblent sortis du scénario du film d’Adam McKay : « contre une écologie contraignante mais pour une écologie acceptée », « tout doit être mis en œuvre afin de laisser du temps à la population d‘adhérer », etc.
Pour la majorité municipale, le changement climatique se résume à une enquête d’opinion, sans jamais tenir compte des études ou données à disposition.
Citons pourtant les chiffres récents de l’Observatoire Régional Climat-Air-Energie : en 30 ans, les transports routiers sur Oullins ont vu leurs consommations énergétiques légèrement augmenter (+0,4%) et leurs émissions de gaz à effet de serre à peine baisser (-5%).
Rappelons que l’Etat français vient d’être condamné par l’Europe pour « dépassement systématique et persistant du seuil de pollution pour le dioxyde d’azote depuis 2010 » du fait des transports routiers. Une amende d’une dizaine de millions d’euros sera à payer par les agglomérations en cause, dont la Métropole de Lyon.
La majorité ne respecte ni ses engagements, ni la loi en matière de rénovation énergétique des bâtiments : le ravalement d’une partie de la façade du bâtiment de l’Hôtel de Ville bénéficiera d’un nouvel enduit sans aucune isolation thermique comme la loi l’y oblige pourtant. Comme pour les 105 logements sociaux de la Cité Jacquard rénovés sans isolation (et eux aussi chauffés au gaz), municipalité laisse en état les passoires thermiques et la précarité énergétique
Finalement les travaux de l’Hôtel de Ville sont à l’image de la politique écologique de la municipalité : un simple traitement de façade, sans aucune épaisseur ni ambition.