Notre santé n’est pas une variable d’ajustement
Le Diagnostic Local de Santé 2023 de l’Observatoire Régional de Santé, pour Oullins et Pierre-Bénite, est accessible en ligne. C’est une mine d’informations sur l’État de santé des populations, comparé à la Métropole et à la Région :
Médicaments et hospitalisations : La consommation de médicaments anti-asthmatiques et anti-allergiques, les taux d’hospitalisations pour maladies cardio-vasculaires, digestives, endocriniennes, respiratoires, bronchites chroniques, et surtout pour diabète et pour tumeurs sont supérieurs pour Oullins-Pierre-Bénite.
PFAS: on est surpris de lire que «leur toxicité est encore mal connue», alors que la littérature scientifique sur le sujet est abondante et que 15,6 millions d’européens sont touchés par des maladies liées aux PFAS. Douter n’est plus permis. Que dire du taux de tumeurs de nos habitants ? Quand l’État se penchera-t-il sur le lien entre PFAS et état de santé des riverains d’Arkema et Daikin ?
Il est écrit que le taux élevé de diabète à Pierre Bénite s’explique par une « plus grande fréquence du diabète parmi les catégories socio-professionnelles défavorisées ». Une mauvaise raison pour masquer les articles scientifiques liant diabète et PFAS.
Qualité de l’air : l’exposition aux particules fines est supérieure à la valeur de l’OMS. Or le rapport rappelle que « de nombreuses études montrent un rôle de la pollution atmosphérique sur la mortalité, le développement de maladies cardiovasculaire et respiratoires et le cancer du poumon ».
La cartographie de la double exposition à la pollution de l’air et au bruit vaut un détour sur orhane.fr : les populations très exposées se situent aux abords de la Grande Rue et du Boulevard de l’Europe, sans oublier les abords de l’A7 et de l’A450!
Il est toujours bon de lire qu’« il est aujourd’hui scientifiquement démontré que la pratique de mobilités quotidiennes a un impact important sur la santé, et sur le budget des ménages. La réduction de la voiture au profit du vélo ou de la marche contribue à réduire la pollution atmosphérique, les émissions de gaz à effet de serre et les nuisances sonores, à moindres coûts. »
Les professionnels de santé sont clairs : « À ce jour, les pistes cyclables existantes ne permettent pas de circuler aisément à vélo. À moyen terme, plusieurs projets de nouvelles voies cyclables ou réservées aux modes doux, devraient permettre de faciliter et d’encourager la pratique du vélo, et de répondre en partie au besoin de sécurisation. Les professionnels ont rappelé la nécessité de communiquer encore sur les bénéfices attendus de l’apaisement des centres-villes sur la qualité de l’air notamment, et donc sur la santé, afin d’inciter les habitants à se déplacer le plus possible en mode doux », transports en communs, vélo, marche à pieds.
Alors, notre santé, on s’en préoccupe ?