En plus d’assurer une collecte de produits nécessaires et de s’assurer qu’ils arrivent à bon port en Ukraine, la Ville d’Oullins accueille des familles ukrainiennes, en mettant à disposition d’anciens appartements de fonction : deux sont occupés depuis juin, un troisième depuis août.

D’autres familles ukrainiennes sont hébergées à Oullins : dix personnes dans une maison mise à disposition par un particulier, plusieurs familles chez des citoyens, d’autres chez des proches.

Pour soutenir ces familles, en situation administrative régulière et qui ont le droit de travailler, un Collectif s’est mis en place, réunissant citoyens et représentants des paroisses catholique et protestante. Favoriser l’accès aux droits, à la santé, l’inscription des enfants à l’école, l’accès au travail etc., accompagner ces familles physiquement et moralement, équiper les logements, tout cela représente un gros travail.

Madame la Maire a reproché à l’opposition, qui n’a pas été sollicitée, son absence dans cette mobilisation. C’est vrai, nous ne nous sommes pas mis en avant. La raison en est que nous sommes, pour certains d’entre nous, engagés sur un terrain plus épineux encore puisqu’il concerne l’accueil et l’accompagnement de personnes dont la situation administrative est bloquée, en attente de régularisation, et qui n’ont aucun droit. D’origine angolaise, algérienne, albanaise, camerounaise, congolaise, arménienne, russe, elles ont tout abandonné pour fuir les dangers de la guerre civile, de la dictature, des mafias, et demander asile et protection…

Depuis de nombreuses années, nous soutenons des demandeurs d’asile par le biais d’une association Oullinoise qui, d’abord proche des familles hébergées au foyer Adoma rue Jacquard, s’est adaptée à la réalité en Avril 2015, où elle a vu des familles avec de très jeunes enfants se faire expulser du foyer sans solution d’hébergement.

Elle a occupé une école, hébergeant 3 familles, les membres se relayant toutes les nuits pour assurer repas, lessives, hygiène, sécurité à ces familles. Puis des adhérents les ont hébergées chez eux, pendant des mois, voire des années.

Certaines familles ont obtenu leur régularisation et un logement, d’autres des solutions par le 115.

Mais le nombre de remises à la rue augmente depuis, et l’association accompagne toujours des familles en procédure de recours ou en attente de rendez-vous en Préfecture, sans ressources car elles n’ont pas droit au travail, sans hébergement puisque l’état ne s’en occupe plus. Obtenir un rendez-vous en Préfecture demande plus d’un an de délai ; pendant ce temps, il faut bien vivre, et dignement. A Oullins comme ailleurs, des citoyens pallient les carences de l’État.

Actuellement, deux familles sont hébergées grâce à un système de loyer solidaire : des citoyens versent de 5 à 50€ par mois pour participer au loyer. L’association tient une permanence hebdomadaire pour des moments de convivialité ou des demandes d’aide, organise des après-midi jeux, rencontres, travaille avec des associations telles que la Coordination Urgence Migrants, Jamais Sans Toit, Réseau Éducation Sans Frontières, Singa, Alynéa.

Elle participe au Collectif d’aide aux ukrainiens en ouvrant ses permanences aux familles ukrainiennes, en partageant son expérience de l’hébergement citoyen et des démarches administratives.

La Commission Logement de l’association a plusieurs fois rencontré des élus de la majorité et demandé un recensement des logements vacants – il existe des outils officiels pour cela – afin d’inciter des propriétaires à louer leur bien à l’association… Sans retour à ce jour.

letempsdagir@ecologie-oullins.fr