Handicap, services et vie citoyenne à Oullins
Une définition moderne du handicap invite à se pencher sur les actions menées
par les collectivités pour un meilleur accueil. Il s’agit autant de la manière dont
est pensée l’inclusion que du déploiement de solutions concrètes dans la Cité.
Leur pertinence favorise la participation à la vie démocratique de tout citoyen, en
situation de handicap ou non.
Pas de structure dédiée
Parmi les services municipaux de la ville d’Oullins, le CCAS (Comité Communal
d’Action Social) est associé à ces missions, bien que leurs intitulés et la désignation
des bénéficiaires soient centrés sur les caractéristiques des personnes. Sont
présentées sur le site internet de la municipalité des catégories : seniors,
personnes en situation de vulnérabilité, aidants… Notre ville propose par exemple
un Café des Aidants mensuel, au foyer restaurant Au Goût du Jour, ainsi qu’une
Journée des Aidants cette année, le 8 octobre.
Ainsi, la notion de handicap apparaît en filigrane et est abordée indirectement,
sans structure directement dédiée à cette problématique comme cela peut
l’être dans d’autres communes comme Brignais, qui a développé un service
Accompagnement et Handicap. Un poste de chargé de mission au CCAS y est
consacré. Sa fonction est de coordonner et de fournir des outils de développement
de services et d’activités initiés par les usagers, familles, aidants, des citoyens qui
rencontrent un parcours de vie particulier. Sont par exemple organisés des ateliers
familles (massage, médiation animale, musicothérapie…) ainsi que trois niveaux
d’ateliers de soutien scolaire pour des enfants et adolescents en situation de
handicap cognitif, atteints de troubles Dys (dyslexie, dysorthographie, dysphasie,
dyscalculie, dysgraphie). Suivant ce modèle, le CCAS d’Oullins ne mériterait-il
pas de développer ses actions déjà existantes en les diversifiant ?
Une commune isolée des réseaux d’aide
Se pose aussi la question de l’inscription de la commune au sein de réseaux qui
facilitent le parcours de citoyens rencontrant des difficultés. Oullins ne participe
pas par exemple au réseau des CLSM (Comité Local de Santé mental) en
convention avec l’hôpital psychiatrique du secteur. Les CLSM sont des
plateformes de concertation et de coordination entre les élus, la psychiatrie
publique, les représentants des usagers, les aidants et des professionnels du
territoire. Outils de démocratie participative, ils contribuent à mettre en oeuvre
des politiques locales et des actions permettant l’amélioration de la santé
mentale : coordination de services d’accueil et de soin, partage de connaissances
autour d’enfants et d’adultes en situation de handicap…
Une évaluation de la politique publique nécessaire
Enfin, une vision moderne du handicap propose de considérer les facteurs
environnementaux comme générateurs de handicap et non les caractéristiques
physiques et psychiques de la personne. Dans la réflexion menée sur
l’environnement physique de notre commune pour les personnes en situation de
handicap, il est intéressant de se pencher sur le déploiement de l’Agenda
d’Accessibilité Programmée. La Commission Communale d’Accessibilité, rattachée
au CCAS et dédiée à cette mission, rassemble des élus de la commune et des
représentants associatifs. Où en sommes-nous à Oullins de la mise en conformité
des bâtiments publics avec la loi de 2005? Il serait également intéressant d’évaluer la satisfaction des usagers de notre commune en suivant cette approche
qui considère l’environnement comme source potentielle de handicap. L’action
publique dans ce domaine doit s’orienter vers davantage de démocratie sanitaire
et de citoyenneté participative.
A Oullins comme ailleurs, il est évident que ce sujet au-dessus de toute querelle
politicienne mérite une réflexion concertée.