A Oullins comme dans toute la Métropole il est difficile de se loger, et bien plus encore si l’on espère une location à loyer modéré. De nombreuses communes comme la nôtre ne proposent pas suffisamment de logements sociaux (19% à Oullins en 2019), et paient de fortes amendes pour non respect de la loi Solidarité et Renouvellement Urbain qui en demande 25%  ⁽¹⁾: deux ans d’attente pour intégrer un logement social en moyenne. En 2021 à Oullins 2274 logements sociaux  étaient occupés, 1171 demandes restaient en attente et seules 91 attributions ont eu lieu en 2020 (2).  Et  combien de personnes, de familles, logées en habitat précaire, chez des habitants accueillants, en squats ?

Face au nombre toujours plus important de personnes à la rue, la Métropole, en charge de la protection de l’enfance, développe des solutions d’hébergement pour les mères isolées à la rue avec des enfants de moins de trois ans. Elle a ouvert le dispositif «Cocon» avec un premier village de TIny Houses à Vaise, puis en Mai 2023 à Oullins, en lien avec la Ville, à la Saulaie à côté de la Maison du Projet. (cf Profil Mars 2023).

Le Cocon d‘Oullins accueille 22 mères avec un enfant de moins de trois ans, chacune est logée dans une Tiny House, type mobil-home doublé d’une isolation en bois, et mène une vie autonome . La plupart de ces familles n’ont pas de ressources et sont inscrites aux Restos du Cœur, à la Maison de la Métropole, et reçoivent un colis alimentaire une semaine sur deux de Notre Dame des Sans Abri.

Beaucoup de ces femmes ont vécu la galère de la rue, des hébergements précaires et les nuits à l’hôtel où il est interdit de cuisiner. Elles sont orientées par la Maison de la Veille Sociale ou MVS, en charge de la répartition en hébergements d’urgence des appels au 115 et de la suite de ces hébergements.

A La Saulaie, elles sont accueillies par Notre Dame des Sans Abris à qui la Métropole a confié la gestion du site et de ses occupantes. Deux travailleurs sociaux à temps plein, une logisticienne à mi-temps, une conseillère conjugale et familiale une fois par semaine, enfin une responsable de service et son adjointe assurent les accompagnements administratif et social, la gestion du site au quotidien, des aides à la parentalité . Chaque femme accueillie signe un contrat de séjour de 6 mois, renouvelable, qui fixe les règles de vie du site – rédigées collectivement – et permet de construire un Projet Personnalisé de vie et d’accompagnement pour préparer la sortie du dispositif.

Enfin une salle commune permet des animations et des rencontres. Le but du dispositif est de «faire collectif», de co-construire les projets, développer le pouvoir d’agir des femmes, soutenir des actions qui correspondent aux besoins qu’elles expriment. Des liens existent avec la Maison du Projet de la Saulaie, le Centre Social, les crèches, la PMI qui propose des ateliers , le PLO, le Faitout etc…

Quelles perspectives ? Toutes veulent travailler, être autonomes. Hélas beaucoup n’ont pas droit au travail. Mais aux trois ans de l’enfant, soit la situation administrative est réglée et la famille relève du droit commun, soit elle ne l’est pas et l’État doit prendre la relève; une demande de réorientation est faite auprès de la MVS.

Les Tiny Houses seront là jusqu’en mai 2026; ensuite le projet urbain de la Saulaie se développera sur le site: Oullins saura-t-elle proposer un nouvel espace à la Métropole pour pérenniser ce projet?

(1)https://www.ecologie.gouv.fr/sru/?id=730

 (2) chiffres RPLS, Répertoire des logements locatifs des bailleurs sociaux.