Changement climatique : sécheresse record et actions

Après une année 2021 marquée par la pluie et le COVID, l’été 2022 est un rappel à la réalité du réchauffement climatique, avec de nombreux records enregistrés en termes de températures, déficit pluviométrique et sécheresse. Début septembre, il manquait encore 44% de pluie à la station météo France de Lyon Bron pour arriver au cumul d’une année de référence. En plus du déficit important, c’est la précocité de cette sécheresse qui interpelle avec seulement 100mm d’eau tombée de janvier à début juin 2022 : le cycle de l’eau tout entier est bouleversé.

En juillet, le préfet du Rhône a placé les communes du bassin versant de l’Yzeron dont Oullins en situation de crise sécheresse. «Cette sécheresse est la plus grave jamais enregistrée dans notre pays… Le préfet appelle les citoyens à être très vigilants quant à l’utilisation de nos ressources en eau». Cela se traduit par une interdiction d’arroser, de laver son véhicule, remettre à niveau sa piscine…, au risque d’une amende allant de 1500 à 7500€.

Malheureusement ces mesures arrivent trop tard car les rivières sont asséchées. Les poissons, l’ensemble de la faune et beaucoup d’arbres garderont des séquelles de cet été caniculaire.

Autre effet du changement climatique : les orages localisés que nous avons pu avoir pendant l’été. Ces pluies rapides et violentes ne pénètrent pas dans les sols desséchés et imperméabilisés par le béton ou le bitume et ne sont pas d’une grande utilité aux rivières et à la végétation. L’eau ruisselle très rapidement et part à la rivière puis au Rhône, sans avoir eu le temps d’infiltrer le sol, pour recharger la nappe, puis alimenter la rivière sur la durée.

Si nos ressources en eau ne sont pas rapidement gérées en bien commun, la raréfaction de l’eau pourrait aboutir à des tensions et des usages rivaux entrainant des conflits.

Face à ce constat dramatique, des solutions existent pour atténuer les effets du changement climatique et adapter nos villes.

Le premier enjeu est de rendre la ville plus perméable pour garder et infiltrer les eaux pluviales là où elles tombent de manière à recharger les nappes phréatiques et irriguer la végétation. A ce titre, la Métropole de Lyon met en œuvre une politique ambitieuse de désimperméabilisation des sols et déconnexion des eaux pluviales. 

La récupération de l’eau de pluie est aussi essentielle pour pouvoir continuer à arroser des espaces verts adaptés à un climat méditerranéen, plutôt que d’utiliser l’eau potable. Toute réhabilitation ou construction de bâtiment pourrait être accompagnée d’un projet de récupération des eaux pluviales pour l’arrosage ou l’alimentation des toilettes, qui représentent 20% de la consommation d’eau d’un foyer.

La végétalisation des cours d’école, qui n’a pas été retenue dans le projet de réhabilitation de la Glacière, est aussi une piste intéressante, pouvant bénéficier de subventions, permettant de lutter contre les îlots de chaleur et de renforcer le lien entre les enfants et la nature.

Enfin, à titre individuel, des économies d’eau peuvent être réalisées. Tout d’abord en faisant la chasse aux petites fuites qui, mises bout à bout, peuvent représenter plusieurs milliers de m3 gaspillés. Ensuite en installant des éco-mousseurs sur les robinets du logement permettant de faire jusqu’à 30% d’économie d’eau, sans effort. On appelle cela des économies passives.

Quand le stress hydrique affecte 2 milliards de personnes dans le monde et que ce chiffre risque d’augmenter (ONU 2019), nous imaginons l’immensité des défis qui nous attendent pour limiter la tension sur la ressource en eau. Il est donc urgent d’agir, et l’année 2022 nous rappelle qu’il va falloir faire mieux avec moins d’eau !


letempsdagir@ecologie-oullins.fr