La sobriété énergétique : place aux actes !

Le gouvernement a dévoilé son Plan de Sobriété Energétique pour réduire de 10% notre consommation énergétique nationale en 2024 par rapport à 2019, autour de 15 mesures « phares ».

Une bonne nouvelle est que l’enjeu de la sobriété énergétique ne fait plus l’objet de propos caricaturaux et le gouvernement l’affiche désormais comme une priorité. Pour autant, ces objectifs sont à remettre en perspective :

Au regard de la nouvelle feuille de route « Fit for 55 » proposée par la Commission Européenne en 2021 qui veut réduire de 55% les émissions de gaz à effet de serre en 2030. Au même moment, la France adoptait la Loi Climat et Résilience avec un objectif de -30% pour la même période.

Cette obsolescence législative programmée va nécessiter l’adoption d’une nouvelle loi en 2023. Là où le gouvernement voit une avancée, il ne s’agit finalement que de rattraper son retard législatif en matière de transition énergétique.

Sur le choix du gouvernement d’écarter des mesures de justice sociale comme l’indexation de la rémunération des dirigeants des grandes entreprises. De même, l’absence de contraintes et de contrôles quant à l’application des mesures annoncées laisse ce plan soumis au bon vouloir de tous. Qu’est-il prévu si la t° de chauffage à 19°C n’est pas respectée ou que les agents de l’Etat roulent à plus de 110 km/h sur l’autoroute ? Rien…

Là aussi, le gouvernement semble ne pas apprendre des expériences passées en matière de transition énergétique qui, depuis le Grenelle de l’Environnement (2008), ont démontré la limite des dispositifs incitatifs sans volet contraignant. Les récents scénarios de transition énergétique (ADEME, RTE, négaWatt…) sont pourtant tous unanimes pour appeler à un changement de braquet radical pour sortir des énergies fossiles en 2050.

La guerre en Ukraine et l’urgence climatique devraient être un électrochoc pour les responsables politiques afin qu’ils prennent les décisions à la hauteur des événements. Le gouvernement fait le choix de rester dans les déclarations d’intention, laissant notamment le soin aux collectivités territoriales de passer aux actes, par la rénovation énergétique, la mobilité décarbonée et le développement des énergies renouvelables. Ces 3 axes sont portés par la Métropole de Lyon à travers les programmes d’actions suivants :Le programme ECORENOV’, qui propose un accompagnement technique et des aides financières spécifiques aux ménages, copropriétés et bailleurs qui souhaitent s’engager dans la rénovation énergétique de leur logement ;

Une nouvelle offre de mobilité décarbonée, articulée autour de plusieurs dispositifs : la Zone à Faible Emission, le Réseau Express Vélo, les Voies Lyonnaises, le renforcement et l’extension du réseau de transports en commun, … ;

Le développement des énergies renouvelables avec le futur réseau de chaleur urbain du quartier de la Saulaie alimenté par les eaux usées, la solarisation des toitures de 12 collèges (dont P. Brossolette à Oullins), etc.

Ces décisions font toutes l’objet de présentations, débats, concertations dans les instances métropolitaines auxquelles est associé l’ensemble des Maires des communes (quoiqu’en dise l’opposition) avant leur adoption en Conseil Métropolitain.

En matière de sobriété énergétique, la majorité écologiste de la Métropole de Lyon a fait le choix de la cohérence et l’exemplarité, et a obtenu à ce titre 4 étoiles sur 5 au label Territoire Engagé pour la Transition Ecologique de l’ADEME. Rappelons que ce label exigeant vise à évaluer la politique Climat-Air-Energie des collectivités et qu’en plus de la Métropole, les villes de Lyon (4 étoiles), Rillieux-la-Pape (3 étoiles) et Vénissieux (3 étoiles) ont été labellisées.

A quand le tour d’Oullins ?