novembre 2020 : Sale temps pour la ressource en eau !

La France ne sera pas épargnée par la raréfaction de la ressource en eau à l’horizon 2050. Les quantités d’eau disponible tendent aujourd’hui à diminuer sous l’effet d’un double mouvement.
D’une part, le réchauffement climatique se traduit par des épisodes de sécheresse plus fréquents et plus sévères. Et de l’autre, la répartition des précipitations est modifiée et provoque des déficits pluviométriques. Une situation confirmée par les mesures effectuées par météo France : « L’été 2020 a été le plus sec depuis le début des mesures en France (1959). Ces étés record se succèdent : c’est la troisième année consécutive que la période estivale atteint des niveaux de sécheresse jamais mesurés précédemment. »

Ceci est très visible dans le Rhône avec seulement 414 mm de pluie tombé  depuis le début de l’année contre environ 800 sur une année normale. Il reste encore 3 mois pour rattraper ce retard mais le mal est déjà fait et bien visible : L’Yzeron était à sec de fin juin à fin septembre sur toute sa partie O ullinoise et la végétation souffre fortement, chacun-e peut le constater. A la mi-août, l’Yzeron était assec entre Oullins et l’entrée de Vaugneray soit environ 15 km de cours d’eau !

Face à cette sècheresse, le 22 septembre dernier le préfet a placé le département du Rhône en situation de «crise sécheresse» comme 54 autres départements en France. Il n’est donc plus possible d’arroser les jardins, les espaces verts, les pelouses, les terrains de sports ou laver les voitures … Malheureusement ces mesures arrivent trop tard, tout comme les précipitations de début octobre car toute une partie de la biodiversité se trouve durement impactée : sans eau, il n’y pas de vie !

Toutefois ce constat n’est pas une fatalité et des solutions existent à tous les échelons. Tant pour faire face à la sécheresse que pour éviter les ruissellements sur des sols imperméabilisés à l’origine de nombreuses inondations, il est aujourd’hui impératif de permettre l’infiltration des eaux de pluie.

Au niveau communal, la ville d’Oullins doit faire le choix de privilégier des sols perméables dans tous les futurs aménagements urbains et de voirie, en particulier sur la place Anatole France où le choix des Oullinois-es s’est clairement porté sur une place arborée et perméable. Le futur éco-quartier de la Saulaie doit aussi être un exemple de ce que peut être une ville perméable. La végétalisation des cours d’école est également une piste intéressante pouvant bénéficier de subventions et permettant de lutter contre les îlots de chaleurs. Enfin, la récupération des eaux pluviales pour l’arrosage d’espaces verts adaptés à un climat de type méditerranéen où  l’alimentation des toilettes des bâtiments publics doit être envisagée pour être en mesure de s’adapter à des épisodes caniculaires qui seront de plus en plus fréquents.

Au niveau individuel, chacun-e a la capacité de contribuer à l’économie de la ressource. Sachant qu’un français consomme environ 150 litres d’eau par jour dont seulement 7 pour l’alimentation, les Oullinois-es peuvent aussi agir en faisant des économies d’eau chez eux. Par exemple, en prenant une douche (40L) plutôt qu’un bain (150L), en portant une attention particulière aux fuites, en installant des éco-mousseurs sur les robinets du logement ou des récupérateurs d’eau de pluie pour l’arrosage. Toute  ces actions peuvent permettre de réduire de 30% la consommation et donc de réaliser des économies.

La prise de conscience des tensions qui pèsent sur notre ressource en eau doit être collective, tout comme la stratégie d’adaptation à mettre en œuvre pour aborder l’avenir dans les meilleures conditions.