octobre 2020 : Restauration scolaire : toujours plus industrielle

Restauration scolaire : toujours plus industrielle

Nous en avions fait un sujet majeur durant notre campagne municipale. Convaincus qu’une alimentation saine est essentielle pour la santé et le bon développement de nos enfants, nous avons proposé de reprendre en gestion municipale la restauration scolaire collective avec la création d’une cuisine centrale à Oullins avec des produits locaux, bio, de saison, sans additifs ni contenants en plastique et avec une alternative végétarienne par jour. Au-delà de l’amélioration de la qualité des repas, les retours d’expérience d’autres collectivités montrent que les cuisines centrales en régie directe coûtent moins à la collectivité, ainsi qu’aux parents, et profitent aux producteurs locaux.

Notre projet avait reçu l’adhésion de nombreux parents oullinois. Nous pensions que notre campagne ferait évoluer positivement la majorité actuelle sur ce sujet, quelle déception de voir que c’est plutôt l’inverse !

Nous espérions une prise de conscience du respect que méritent nos enfants et du soin qu’il faut, en toute lucidité, apporter à leur alimentation. Or, ce sont surtout des critères budgétaires qui ont guidé notre municipalité dans l’organisation de la restauration scolaire.

Depuis des années, celle-ci est déléguée à des prestataires privés : Elior puis Sodexo depuis cette rentrée, deux des trois géants de l’industrie agroalimentaire en France. Ces entreprises doivent à la fois proposer des prix compétitifs et assurer leurs marges de rentabilité, cela ne se fait pas de manière miraculeuse. Les menus peuvent être attrayants sur le papier, mais voici quelle en est la réalité :

> Qualité et goût médiocres : utilisation de produits transformés, à haute teneur en sucre, sel, additifs, et contenant parfois des résidus de pesticides (1).

> Repas refroidis plusieurs jours puis réchauffés dans des barquettes en plastique fermées à usage unique. Les emballages plastiques sont l’un des polluants majeurs de la planète, contenant des substances toxiques, notamment des perturbateurs endocriniens (2).

La loi Egalim, oblige désormais 20% minimum de produits bio, un menu végétarien hebdomadaire et interdira en 2025 tout contenant plastique. Si la majorité demande à respecter ces objectifs, elle n’exige pas d’aller plus loin.

Manger du bio entièrement transformé ou réchauffé dans du plastique n’a rien de sain. Le régime végétarien proposé cette rentrée n’est possible qu’à l’année. Cette solution du tout ou rien manque la cible essentielle, qui est de faire diminuer la part de la viande dans notre alimentation, sans la supprimer totalement. Nous regrettons le manque d’ambition et de cohérence de la majorité sur ce sujet.

Élimination du plastique, qualité des aliments, démarche cohérente dans l’alternative végétarienne, cuisine centrale en régie directe…, nous continuerons à défendre avec détermination notre projet et essaierons durant ce mandat de convaincre la majorité de l’importance d’agir pour que nos enfants aient une alimentation saine et de qualité.

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