Ville 30 ou apaisée ?

Oullins a été la première ville à 30km/h de la Métropole. Depuis, d’autres l’ont rejointe. Pour autant, la ville est tout sauf apaisée et la limitation de vitesse estpeu respectée sans contrôle.

Avons-nous envie d’emmener nos enfants à l’école à pied, ou de les laisser y aller ? Trop dangereux, car trop de voitures. Du coup, nous les emmenons… en voiture ! Avons-nous envie d’aller faire des courses dans la Grande Rue en vélo ? D’aller faire du sport, au restaurant à pied ou à vélo ? La majorité de nos déplacements en voiture fait pourtant moins de 3 km.

Certains pensent que la circulation dans Oullins est une circulation de « transit », pour rejoindre le métro ou Lyon. Dans la Grande Rue circulent 4 à 5000 véhicules par jour et par sens. Moins de 20% sont en transit et moins de 10% rejoignent le métro. Près des ¾ des véhicules qui y passent sont des flux locaux  en interaction avec les quartiers d’Oullins (écoles, commerces, loisirs, services…). La partie centrale de la Grande Rue est traversée quotidiennement par 1000 personnes en vélo, 6300 à pied, 7400 en voiture et plus de 20 000 en bus.

La circulation de « transit », même minoritaire, complique la vie des Oullinois et des commerçants, dans la Grande Rue, mais aussi dans tous les quartiers autour qui servent de contournement (Bussière, Place A. France…). Le prolongement du métro à St. Genis, d’ici un an, devrait avoir un effet positif de réduction des flux. L’ouverture de la station Oullins Centre doit s’accompagner d’un apaisement total de ce quartier et des alentours.

La Grande Rue est un pôle commercial important. Un commerce de proximité, diversifié, répondant aux besoins des habitants, doit pouvoir s’y développer dans un environnement agréable et propice.

Une enquête récente (septembre) auprès des clients des commerces de la Grande Rue montre que 73% sont d’Oullins, 7% de St. Genis Laval, 6% de La Mulatière, 4,5% de Lyon… Dans cette même étude, 62% ont dit venir à pied, 22% en transport en commun et 13% en voiture. Parmi ces derniers, seulement 17% pointent l’éloignement, 6% des difficultés à se déplacer et 90% se garent à distance et terminent à pied. Si 75% estiment qu’il est facile de venir en voiture, 50% prendront le métro quand il sera prolongé à Oullins Centre.

On peut donc en déduire que 99% des clients des commerces de la Grande Rue viennent à pied sur plusieurs centaines de mètres, de leur domicile, d’un arrêt de bus ou de leur stationnement.

Par ailleurs, à peine plus de 1% des clients des commerces s’arrêtent sur leur trajet travail-domicile.

Toutes ces informations laissent penser qu’avec le prolongement du métro, Oullins pourrait devenir une ville apaisée. Ceux qui transitent seront naturellement moins nombreux. Du coup, ceux qui se déplacent localement auront aussi le choix de moins prendre la voiture, les autres modes de déplacement étant sécurisés. Pour cela, en parallèle de l’arrivée du métro, il faudra améliorer le réseau de bus (fréquence, temps de parcours), aménager des espaces urbains propices aux piétons et créer des aménagements cyclables sécurisés. La voiture doit continuer d’avoir sa place, mais va diminuer. Sa part devrait pouvoir passer de 22% aujourd’hui à 15% à l’arrivée du métro. Une offre de stationnement de proximité doit être maintenue pour les personnes ayant des difficultés à marcher et des poches de stationnement en nombre suffisant doivent subsister pour ceux qui n’auront pas d’alternative.

Comme les transports en commun vont se développer de manière importante, si le nombre de voitures diminue sérieusement, si les espaces pour marcher, flâner… augmentent, si les espaces sécurisés pour les vélos voient le jour, alors Oullins pourra devenir une ville apaisée.